Pays de la Loire La luzerne comme valeur ajoutée

Le 18 janvier à Baugé, dans le nord-est du Maine-et-Loire, Manon Gillier, conseillère du Comité régional de développement agricole (CRDA), est à la manœuvre. La première réunion du projet « valorisation des légumineuses » vient de se terminer. Une quarantaine d’éleveurs et de céréaliers y ont pris part.

En phase exploratoire, il fait suite à une enquête menée en juin dans le Baugeois. À l’époque, cette zone de polyculture-élevage, également très boisée, vient d’être exclue de la carte des zones défavorisées. La décision concerne cent soixante exploitations, amputées en moyenne de 8 000 euros d’ICHN par an.

Trouver une source d’énergie

« Nous avons questionné les agriculteurs sur les pistes possibles pour conquérir de la valeur ajoutée. Une quinzaine d’entre eux a cité la valorisation des légumineuses », précise Thierry Hamard, président du CRDA. Selon Fabien Valorge, de la FRCuma de l’Ouest, « les projets les plus récents sont portés par un collectif d’agriculteurs qui s’équipe d’un séchoir pour répondre à des besoins en fourrage de haute qualité ou par une ou deux exploitations qui, via le séchoir, valorisent une source de chaleur existante, celle d’un méthaniseur par exemple. »

Cette solution ne vaut pas pour le Baugeois, où les trois dossiers actuels de méthaniseur sont en injection directe. « Mais nous avons une usine d’incinération d’ordures ménagères », rappelle Manon Gillier. Cette source de chaleur pourrait intéresser des serristes et permettre de sécher de la luzerne.

Autre atout local, la présence d’une entreprise qui commercialise des séchoirs. Pour Thierry Hamard, il faut toutefois travailler la question des débouchés : « Ici, l’élevage a perdu du terrain. L’offre risque de dépasser la demande. »

Anne Mabire